A noter !!!
lundi 27 décembre 2010
mercredi 22 décembre 2010
Halte au piratage et au détournement du contenu web ...
Je suis vraiment scandalisée par le fait que je ne puisse plus publier dans la page communication santé autrement que par ce blog :
Je ne sais qui en est responsable ... Peut-être une personne en qui j'avais confiance par le passé et qui en abuse ?
Le deuxième objet de mon scandale, c'est qu'une lectrice a piraté purement et simplement ce que j'ai écrit sur les vertus du caroube, avec ponctuation en sus , à la virgule près !!!
Un minimum d'éthique consiste à respecter la propriété intellectuelle d'autrui!
Je ne publie jamais un texte qui n'est pas de moi sous ma signature !!! C'est immoral...
A BON ENTENDEUR, SALUT ...
FAÏZA ZOUAOUI SKANDRANI
Docteur Mohamed ZOUAOUI 1906-1994 -Notice biographique -
La vie du Dr Mohamed Zouaoui, premier assistant de chirurgie à l’hôpital Charles Nicolle à Tunis en 1951 est étroitement liée à l’histoire universelle contemporaine et aux événements qui ont précédé l’accès de la Tunisie à l’Indépendance. L’un des traits marquants de sa vie est son profond humanisme et sa passion pour l’éthique et le respect du serment d’Hippocrate qu’il a prêté en 1945 à Paris …
Mohamed Zouaoui est né à Tunis le 25 décembre 1906 au sein d’une famille d’origine algérienne et andalou-turque. Il fut élevé par sa grand-mère paternelle qui était « kouroughlia », c’est-à-dire andalou-turque, dotée d’une très forte personnalité et qui avait après le décès de son père, Mustapha Jaafar à Soliman et le départ de son époux pour La Mecque, quitté sa ville pour s’installer au cœur de La Médina de Tunis, au 39 Rue Saïda Ajoula. Elle gagnait sa vie en filant la laine et en la vendant au Souk Al Laffa. Quand son fils Sadok Zouaoui, a atteint l’âge de travailler, elle lui déconseilla l’agriculture et l’encouragea à acquérir un commerce tout près de la place Romdhane Bey.
Séparé de sa mère à l’âge de 2 années, Mohamed Zouaoui fut confié à sa grand-mère paternelle qui l’éduqua selon les rites andalous avec une douceur stoïque. Il fréquenta d’abord le Kouttab et l’école coranique de la rue Sidi Ben Arous avant de s’inscrire à l’âge de 14 ans à l’école française du Morkadh sans le dire à son père. Il fut inscrit directement au cours moyen et dut travailler dur pour obtenir son certificat d’études primaires au bout de 2 ans. Il entra ensuite au Collège Alaoui d’où il sortit major de promotion deux années de suite.
Il accéda au Lycée Carnot où il suivit les cours de la 4e, 3e et 2e et quitta la Tunisie en 1929 pour poursuivre ses études en France tout en donnant des cours de mathématiques et en faisant le surveillant d’internat d’abord à Evreux, puis à Chambéry, à Périgueux et à Bordeaux jusqu’en 1934 …à Vincennes, à Saint-Cloud, à Beauvais, enfin à Dijon …
Au lieu de poursuivre ses études à la Zitouna et d’entrer directement en 3e année, il a préféré s’inscrire à l’école primaire française du Morkadh alors qu’il avait 14 ans et directement au cours moyen pour pouvoir suivre les conversations de ses amis en français …il dut faire preuve d’une volonté de fer et trimer dur 3 années de suite pour obtenir son certificat d’études primaires et l’année où il l’obtint il fut le seul à y réussir …
Il entra au Collège Alaoui, puis au Lycée Carnot avant de se décider à partir pour La France pour fuir les querelles avec sa belle-mère qui voulait le voir quitter les études pour travailler et doter avantageusement ses demi-sœurs en âge de se marier.
Son père lui donna 1000 francs à l’époque et une lettre de recommandation pour le fils d’un de ses amis qui était surveillant à l’Ecole Pratique de Commerce et d’Industrie d’Evreux : c’était en 1929-1930, en plein dans la crise économique। Il obtiendra un poste d’interne qui lui permettra de financer ses études à Bordeaux où il obtint sa deuxième partie du baccalauréat et son PCB à Bordeaux avant de s’inscrire à l’école de médecine de Dijon en 1937 où il poursuivit ses études médicales tout en donnant des cours de sciences naturelles et de mathématiques.
Survint l’invasion allemande en juin 1940 alors qu’il était interne à l’hôpital des Vieux à Dijon, et où il dut opérer durant près d’un mois en travaillant 22h sur 24h…
Très jeune il fut fasciné par la médecine et la chirurgie, car il a été impressionné par les docteurs Denguizli et Bouhajeb, appelés pour soigner les membres de sa famille.
Travailleur acharné, il obtiendra son Diplôme de Médecine en 1945 à la Faculté de Médecine de Paris. Puis deviendra assistant en chirurgie du Dr Jean Dubard à l’hôpital général de Dijon.
De retour à Tunis, il épouse Leïla Bent Taïeb Ben Ammar( militant nationaliste réputé qui a été emprisonné à Borj le Boeuf en 1938 et plus tard suite aux manifestations des années 50) et se heurte à l’ostracisme du milieu hospitalier de l’époque। Les médecins français ne voulaient pas d’un jeune chirurgien tunisien dans les hôpitaux français et le docteur Brun disait « tant que je vivrais, pas un médecin tunisien ne mettra les pieds dans un hôpital » et les médecins tunisiens arrivés avant lui se liguaient pour faire place à ceux qui les courtisaient. Mais il se fera rapidement une excellente réputation et attisera les rivalités professionnelles de ses collègues d’origine sociale plus « bourgeoise » et dont les parents étaient liés à la famille beylicale ou au pouvoir de l’époque.
Sous le Protectorat, il rendit service aux militants blessés (Jrad, Zlitni, …) sans se faire payer ses honoraires … A l’Indépendance, il ne sera jamais nommé chef de service bien qu’il fût le premier chirurgien à pratiquer les opérations cardiologiques sur les enfants à l’hôpital Charles Nicolle, suite à un stage fait à Copenhague et en Suisse sous la direction du Professeur Husfeld en 1954-55 et sauvé de nombreux militants grièvement blessés…Il avait une sacrée notion du devoir et détestait l’esprit courtisan et les lèche-bottes …Parmi ses amis, Farhat Hached, Sliman Ben Sliman, Ezzeddine Annabi, Abdrahman Dziri …
Mais c’est bientôt l’indépendance.
Il sera appelé à enseigner l’Anatomie à l’école Avicenne de Tunis en 1957 et Salah Boulakbèche, directeur de cette école à cette époque était étonné des progrès des élèves infirmiers dans cette matière …Il fut le chirurgien des années 50, apprécié pour sa compétence, sa discrétion et sa scrupuleuse honnêteté.
Il fit trois pèlerinages, l’un en 1975 avec son épouse et deux autres en voiture avec son fils Houcine, le premier en 1985, le second en 1987.
Il pratiqua la médecine jusqu’à plus de 80 ans, et il consacra ses dernières années à la reliure sous la direction du libraire Annabi, à la médecine par les plantes, au dessin, au perfectionnement de la langue anglaise et à l’écriture d’articles divers et surtout à celle de l’histoire de sa vie dédiée à ses enfants et à ses petits-enfants.
Il publia de son vivant la 1re édition de l’ouvrage « La Santé par les produits de la Nature », en 1992, qu’il reprend en 1993, en y apportant des rectifications et de nouveaux chapitres et en recommandant à sa fille de l’éditer avec des index en annexe (index des personnages scientifiques cités, index des termes médicaux, et un index d’entrée au livre) pour faciliter sa lecture. Ce manuscrit est achevé en 1993 ainsi qu’un autre ouvrage « Le Traitement des maladies par les plantes » et un document intitulé « L’histoire de ma vie ou mon anecdote pour mes descendants ».
Il décèdera chez lui, à Bab-Saadoun, au sein de sa famille entouré de ses 10 enfants, de leurs conjoints, de ses petits-enfants ainsi que de sa fidèle épouse qui avait partagé sa vie durant 47 années.
Le Dr Mohamed Zouaoui a eu la médaille du Conseil de l’ordre des médecins en 1990 et une médaille posthume lors du Centenaire de l’hôpital Charles Nicolle en 1994.
FAÏZA ZOUAOUI SKANDRANI (Copyright)